Publié le 03/04/2024

Recherches sur la créatine

Créatine

Dans cet article, vous retrouverez les découvertes, études et publications scientifiques sur la créatine. De nombreuses études ont testées les effets de la créatine sur la performance sportive mais pas seulement..

La créatine muscle le cerveau

Prendre de la créatine peut améliorer autant la mémoire que l'intelligence générale d'après des chercheurs Australiens. L'étude, publiée dans le journal de la Société Royale d'Angleterre, a montré que de jeunes adultes végétariens supplémentés avec 5g de créatine ont obtenu de meilleurs résultats que le groupe de contrôle à des tests de mémoire effectués sous la pression.

« La dose de créatine choisie était de 5g par jour car cette dose s'est déjà montrée efficace pour augmenter les taux de créatine dans le cerveau. Cette quantité est similaire à celle utilisée dans la pratique sportive » explique le Docteur Caroline Rae de l'Université de Sydney.

« On a choisi des végétariens ou des végétaliens car les carnivores ou les omnivores ont des apports de créatine variables suivant la quantité et le type de viande qu'ils mangent - même si pour atteindre la dose de créatine mise en jeu dans cette expérience, il faudrait manger environ 2 kg de viande un jour ! » ajoute t'elle.

Les suppléments de créatine sont très répandus parmi par les athlètes, les adeptes de fitness et musculation dans le but d'améliorer les performances. Le corps en fabrique lui-même, mais on en trouve aussi dans la viande. En tant que substance proche des acides aminés, la créatine s'est aussi révélée être efficace dans le traitement de maladies neurologiques, neuromusculaires et athérosclérotiques.

« On sait que la créatine joue un rôle essentiel dans le maintien des niveaux d'énergie dans le cerveau » ajoute le Docteur Rae. C'était une hypothèse raisonnable de penser que le fait de compléter un régime avec de la créatine pouvait aider au fonctionnement du cerveau.

Pour tester cette hypothèse, on a donné de la créatine à un groupe de 45 personnes et un placebo à un autre groupe pour une période de 6 semaines. Ensuite, on a effectué les tests sans créatine pour également 6 semaines. Pour finir, les 2 groupes ont été inversés et testés sur la même période.

L'intelligence et la mémoire ont étés testés à plusieurs moments clés en utilisant des méthodes reconnues comme les matrices de Raven pour l'évaluation du QI et la mémorisation de séquences de chiffres pour l'effet sur la mémoire.

« Les résultats montrent clairement que la supplémentation en créatine a entraîné une augmentation mesurable et significative du fonctionnement du cerveau. Par exemple, dans l'épreuve des chiffres, la capacité à retenir de longues suites de nombres, comme les numéros de téléphone, est passée d'une moyenne de 7 chiffres à 8.5 ».

L'étude montre que la prise de créatine a pour effet d'améliorer les fonctions cérébrales, effet déjà constaté auparavant pour les muscles et le cœur, et que l'amélioration de la mémoire et la réduction de la fatigue mentale sont corrélés aux niveaux de créatine dans le cerveau.

« Ces découvertes montrent que la capacité énergétique du cerveau a une influence significative sur ses performances » indique le Docteur Rae. « En augmentant l'énergie disponible, on augmente la puissance du cerveau et cela se reflète sur les aptitudes ».

La supplémentation en créatine doit encore faire l'objet d'études sur le long terme pour être déclaré complètement sure car on lui a découvert des effets sur l'homéostasie du glucose (la régulation du niveau de sucre sanguin), les personnes ayant des problèmes de diabète ont d'ailleurs été exclus de l'expérience. De plus prendre la créatine en supplément peut d'après le Docteur Rae avoir des effets antisociaux et vous rendre "odorant". Cela sous entend que l'usage excessif de créatine peut faire que la personne dégage une odeur pas très agréable (mauvaise haleine probablement).

Mais elle ajoute que la prise de créatine peut être utilisée pour améliorer les capacités mentales sur le court terme notamment pour les étudiants universitaires.

La créatine stimule la fonte adipeuse

La créatine est un des suppléments les plus populaires dans le monde de la musculation. Vous savez déjà qu'elle agit de plusieurs manières et permet de stimuler la prise de masse et de force, qu'elle augmente le volume des cellules musculaires, sature les muscles en énergie et élève même le taux d'hormone de croissance.

En revanche, vous ignorez sans doute qu'elle peut stimuler la fonte adipeuse et qu'elle a des propriétés brûle graisse. Jusqu'à présent, en ce qui concernait le lien entre minceur et créatine, on savait juste qu'elle faisait plutôt prendre du poids mais des études récentes lui attribuent un intérêt dans la perte de graisse.

Créatine et perte de gras

Une étude du Skidmore College de New York publié dans la revue Metabolism a montré que les sujets qui prenaient de la créatine pendant 4 semaines et sans s'entraîner avaient un métabolisme au repos augmenté de 3% et ceux qui faisaient en plus de la musculation atteignaient 6%. Le métabolisme est lié au nombre de calories brûlées chaque jour, le stimuler grâce à la prise de créatine permettrait de favoriser la fonte de tissus adipeux sur le long terme.

Dans une autre étude qui concernait des recrues de l'armée, les chercheurs de l'institut militaire de recherche et de médecine environnementale de Natick dans le Massachusetts ont constaté une prise de poids de corps de 1,3 kg chez les sujets prenant de la créatine avec en parallèle une diminution de la masse grasse de 200g, ce qui est pas mal pour une durée aussi courte.

On ne sait pas vraiment comment la créatine stimule la perte de gras ; peut être qu'elle stimule la fonte adipeuse en augmentant la force car on a constaté que les pratiquants qui utilisent des charges plus lourdes ont un métabolisme de repos plus élevé et ce jusqu'à deux jours après l'entraînement.

Quoiqu'il en soit, c'est encore un point positif à ajouter à la créatine tant on sait que l'objectif principal de bon nombre de pratiquants de fitness et musculation est de construire du muscle et de brûler un maximum du tissus adipeux.

Sèche musculation

Compétition de bodybuilding et créatine

Pour obtenir un physique sec et écorché, les bodybuilders professionnels se font sécher, c'est-à-dire qu'ils font un régime pour perdre tout le gras et garder le muscle. Certains compétiteurs de bodybuilding préfèrent arrêter la prise de créatine quelques semaines avant la compétition pour éviter tout risque de rétention d'eau sous cutanée (sous la peau) qui gâcherait l'aspect musculaire.

Il faut savoir que de nombreux compétiteurs de musculation font l'usage de diurétiques pour lutter contre la rétention d'eau sous-cutanée qui peut donner cette apparence « gonflé et mou » et vous empêcher d'être en bonne forme lors de la compétition.

L'utilisation de la créatine avec des diurétiques comme Lasix doit être évitée à cause du risque de déshydratation et la perturbation des électrolytes. Il s'agit la à mon avis de la principale raison de la non utilisation de la créatine durant cette période... En théorie, il est possible d'utiliser d'autres formes de créatines puisqu'elles sont sensées éviter ces désagréments (rétention d'eau).

La créatine bonne pour l'endurance

Depuis bien des années, la créatine est considérée comme un complément qui n'est utile qu'aux sportifs pratiquant des efforts intenses et de courtes durées. En effet, un des effets connus de la créatine est de prolonger la période durant laquelle l'ATP des muscles est utilisée. L'ATP étant la première source d'énergie dont les muscles se servent durant un effort, elle s'épuise rapidement et ne peux servir qu'aux efforts courts.

La créatine permet donc d'augmenter légèrement les performances de l'athlète sur ce type d'effort. Ce qui est un atout pour des sports comme la musculation par exemple, ou le sprint. Mais dans un sport d'endurance, cela n'a que peu d'utilité.

Pourtant, de récentes études semblent suggérer que la créatine peut aussi jouer un rôle pour ce type de sport.

Une meilleure récupération

Cette observation semble avoir été faite par des chercheurs de l'Institut universitaire de science de la nutrition et de l'éducation de Taïwan. En effet, des sportifs d'endurance se supplémentant en créatine ont mis moins de temps à récupérer totalement de leur entraînement.

C'est au cours d'une étude comportant 12 hommes de bon niveau en endurance que les scientifiques de Taïwan ont expérimenté les effets de la créatine sur des efforts de longue durée. Les candidats ont reçu la consigne de prendre 12 grammes de ce supplément, et cela chaque jour, pendant une période de 15 jours. Bien sûr, ils ont été testés avant la période d'essai en courant pendant 1 heure à environ 70% de leur fréquence cardiaque maximum. Puis, les tests ont été renouvelés après les 15 jours de supplémentation.

Or, il s'avère que, lorsque les scientifiques ont analysé les relevés sanguins de leurs candidats, tout au long de l'expérience, ils se sont rendu compte que certains marqueurs de la dégradation des muscles étaient restés à un niveau relativement bas pendant l'effort après la période de prise de créatine. En effet, les taux d'azote d'urée et de 3-méthylhistidine étaient moindre lors des tests avec créatine que lors de ceux sans créatine.

Cela indique donc que le corps n'a pas eu autant besoin de détruire les protéines qui constituent les muscles. Et cela pourrait donc aider les athlètes à récupérer plus facilement de leurs séances d'entraînement.

Une meilleure hydratation

Mais ce n'est pas la seule fois où un bénéfice de la créatine a été envisagé. Car cette supplémentation aurait également des vertus sur l'hydratation de l'athlète.

On sait que la créatine, chez les personnes qui y répondent, augmente la quantité d'eau stockée dans le corps. Et cette variation peut être augmentée en accompagnant la créatine de suffisamment de glucides. Mais on sait également que l'utilisation de glycérol peut aussi participer à cette augmentation. Ce qui, au final, permettrait à l'athlète de retenir une grande quantité d'eau et de se trouver en état d'hyper-hydratation, ce qui lui donnerait un avantage lors d'efforts prolongés, notamment lorsque l'entraînement ou l'épreuve est pratiqué pendant un temps chaud.

Ce sont des scientifiques de Glasgow qui ont expérimenté cette hypothèse en 2007. Cette fois, ce sont 15 coureurs d'endurance qui ont reçu, 2 fois par jour, 10 grammes de créatine ainsi qu'une quantité en grammes de glycérol correspondant à leur poids en kilo. Ils ont également reçu 2 fois 75 grammes de dextrose. Ce protocole a été maintenu pendant 1 semaine entière à la fin de laquelle les scientifiques ont pu observer un gain moyen de 850 grammes d'eau par candidat.

Boire eau

Au terme de cette période, les coureurs ont subi des tests d'endurance dans différentes conditions, variant d'une température basse à une plus forte avec une humidité plus haute. Comme ils s'y attendaient, à faible température, ils n'ont pas noté de différences fortes avec les mêmes relevés avant la supplémentation. Par contre, lors des tests à température élevée, les candidats ont eu une température interne plus basse, une moindre fatigue et un rythme cardiaque plus bas que lorsqu'ils n'avaient pas pris la supplémentation.

Cette étude, même si elle n'a pas noté de grandes variations dans les performances, donne donc des pistes intéressantes puisqu'elle prouve qu'il est possible d'augmenter l'hydratation et donc la résistance du corps aux efforts lors de fortes chaleurs.

Des résultats mitigés

Comme on peut le voir, les relevés apportent des résultats positifs que ce soit pour l'étude sur la dégradation des protéines ou sur l'hydratation. Pourtant, les chercheurs n'ont pas pu observer un avantage certain des athlètes sous créatine concernant leurs performances lors de l'effort.

Pour la première étude, on peut le comprendre puisque l'effet de la créatine se portait surtout sur la protection musculaire. Elle aurait donc surtout un rôle sur la récupération après l'effort. Mais la deuxième étude est plus contradictoire. La créatine apporterait une plus grande hydratation mais aussi un supplément de poids qui peut influencer négativement la performance.

Les résultats sont mitigés, mais ouvrent des pistes sur de futurs essais de la créatine sur les performances d'endurance. Les résultats doivent être évalués sur le long terme, où l'amélioration de la récupération pourrait, par exemple, avoir un certain poids en permettant de s'entraîner plus souvent.

La créatine n'a donc pas que des effets positifs qui se cantonnent à aider le sportif qui ne fait que des efforts courts et intenses. On peut s'apercevoir qu'elle pourrait aussi aider les sportifs d'endurance même si les effets sont plus difficiles à mettre en relief.

La prise de créatine n'aurait, de toute façon, aucun effet négatif sur les performances d'endurance. Au contraire, elle pourrait aider à la récupération et augmenter les performances de ceux qui incluent des efforts explosifs à l'intérieur d'entraînements qui s'appuient plus sur l'endurance. Il n'est donc pas exclu d'essayer ce supplément quoi que vous pratiquiez.

Créatine et maladie de Huntington

La maladie de Huntington se caractérise par l'apparition, à partir de quarante ans, de troubles mémoriels mais aussi d'un déficit de l'attention et de mouvements soudains que la personne atteinte ne peut pas contrôler. C'est une maladie génétique qui comporte de gros risques de transmission de parents à enfants. En effet, si l'un des parents est atteint, l'enfant aura une chance sur deux de développer la maladie de Huntington en vieillissant.

Pour l'instant, aucune étude n'avait réussi à trouver un remède afin de lutter contre la maladie. De plus, il était difficile de trouver des candidats pour les études car un grand nombre de personnes à risques ne voulaient pas savoir s'ils étaient atteints ou non de cette maladie. Mais, pour la première fois, une étude a surmonté les obstacles pour s'intéresser à un possible traitement à partir de créatine.

Essai clinique et créatine

Il y a peu, un essai a été mis en place pour tester l'effet d'une prise de créatine pour lutter contre l'évolution de la maladie. Une des particularités de cette étude, c'est qu'elle a réussi à englober la présence de patients qui n'ont pas voulu savoir s'ils étaient atteints de la maladie. En effet, l'étude portait sur des personnes à risques, dont un des parents était porteur de la maladie, et qui présentaient donc une forte possibilité de la développer. Or, sur les 64 candidats, 45 n'ont pas voulu savoir s'ils étaient eux-mêmes porteur de la maladie, préférant continuer à vivre leur vie sans savoir qu'ils avançaient inexorablement vers une dégénérescence annoncée.

L'hypothèse de travail

La maladie de Huntington produit une atrophie de certaines zones du cerveau causée par le dysfonctionnement d'une protéine particulière : la huntingtine. Cette protéine possède un rôle primordial dans la création de l'énergie à l'intérieur des cellules.

L'hypothèse des chercheurs a été d'utiliser une grande quantité de créatine afin de compenser le rôle défaillant de la huntingtine. C'est ainsi que, pendant six mois, la moitié des candidats ont ingurgité un maximum de 30g de créatine par jour, en 2 prises, alors que l'autre moitié n'a pris qu'un placebo. Puis, l'année d'après, tous les candidats, sans exception, ont pris de la créatine selon les mêmes dosages ce qui a permis de créer un point de comparaison.

Une des conditions de sélection des candidats était qu'aucun ne devait avoir encore démontré de symptômes de la maladie. La maladie de Huntington ne s'était donc déclarée chez aucun d'entre eux et le traitement intervenait donc à un point précoce dans le développement de la maladie.

Créatine bien la prendre

Les résultats

Chez les candidats que l'on a découvert porteur du gène de la maladie, les IRM procédés par les chercheurs ont démontré que l'évolution de l'atrophie cérébrale, touchant en premier lieu certaines régions du cortex ainsi que les ganglions de la base, a été ralentie par rapport à des candidats qui n'avait pas reçu de créatine dans les premiers temps.

D'un autre côté, l'étude n'a pas réussi à déterminer un effet de retardement sur la diminution des fonctions cognitives. Mais cela pourrait s'expliquer par une difficulté à mettre en relief les effets de la maladie sur la cognition à ce stade de développement. Les symptômes seraient trop subtils pour être mesurés correctement. Cela reste donc à démontrer par de futures études.

Des résultats tout de même positifs donc, puisque cette étude semble pointer vers des possibilités de retarder l'avancée de la maladie grâce à la créatine. Elle démontre aussi qu'il est possible d'expérimenter sur des candidats qui ne veulent pas savoir s'ils sont porteurs ou non de la maladie. Enfin, l'étude permet de penser au développement futur de biomarqueurs grâce à l'utilisation de la neuro-imagerie.

Plusieurs abandons mais un espoir

Il est à noter qu'au cours de l'étude, 15 candidats ont décidé de se soustraire aux expérimentations notamment à cause des désagréments causés par l'ingestion d'une quantité importante de créatine. En effet, la créatine à haute dose peut être responsable de troubles gastro-intestinaux comme des maux de ventres et de la diarrhée. D'autres ont abandonné à cause du stress causé par le rappel constant de la possibilité qu'ils avaient de développer la maladie, même sans en être certain.

Pourtant, les chercheurs soulignent que l'essai a été crée précisément de façon à éviter que les candidats ne soient mis au courant de leur maladie. Démontrant par la même que les essais pouvaient être compatibles avec les besoins d'intimités génétiques de certains patients. Ouvrant par la même, un nouvel espoir pour les études sur d'autres maladies génétiques. En effet, les candidats pourront dorénavant participer à ce type d'essai sans craindre d'être mis au courant sur leur état. Ce qui devrait permettre une expérimentation plus facile pour certaines maladies qui auront plus de candidats pour les essais.

Créatine poudre ou sérum ?

La créatine en poudre est de plus en plus populaire dans les milieux sportifs, il est donc normal de voir apparaître chaque année de nouveaux produits qui diffèrent de la version originale et qui sont censés apporter un plus. La créatine sérum est une de ces variantes.

La créatine sérum est de la créatine monohydrate classique sous forme liquide. En fait, on a exactement la même substance à l'intérieur : de la créatine, mais ces deux versions sont sensées présenter des différences en terme d'efficacité.

Le principal avantage de la créatine sérum serait d'être absorbé plus rapidement par les muscles que la créatine en poudre classique parce que dans le liquide, la créatine serait déjà solubilisée et vite disponible. On sait que la créatine en poudre, celle qu'on appel la créatine monohydrate, souffre d'un problème d'absorption parce qu'elle se solubilise difficilement dans l'eau. On peut d'ailleurs voir un dépôt au fond du verre quand on la mélange à l'eau avant de l'avaler. Pourtant les tests scientifiques n'ont pas montrés que c'était le cas en pratique même si en théorie cela devrait fonctionner. En réalité, le taux d'absorption de la créatine n'augmente pas plus avec la créatine sérum, ce n'est donc pas un argument valable pour utiliser la forme liquide à la place de la créatine en poudre classique.

Un autre argument en faveur de la créatine sérum qu'on trouve sur de nombreux forums est qu'à la différence de la créatine en poudre, on ne serait pas obligé de faire une phase de charge. Le but de la phase de charge est de saturer les muscles de créatine rapidement et ensuite de passer à des doses de maintien. Le fait de prendre la créatine sous forme de poudre ou de liquide ne change hélas rien à ce procédé. Cet argument est non fondé.

En revanche, il existe des bonnes raisons de ne pas utiliser la créatine sérum. Quand la créatine est mise en solution, elle devient instable et se transforme petit à petit en créatinine un sous-produit qui inutile pour le corps. Des analyses faites par un organisme indépendant sur des créatines liquides ont confirmé ce fait, ces dernières ne contenaient pas les taux de créatine annoncés. Certains échantillons n'atteignaient que 2% de créatine, le reste étant constitué de créatinine.

La créatine est un précurseur de l'ATP (adénosine triphosphate) qui fournit l'énergie aux cellules musculaires. En augmentant le taux de créatine dans le corps, on favorise le renouvellement de l'ATP. Ce dernier est donc un bon indicateur de l'efficacité de la créatine prise. Dans une étude de 2003 (1), les effets de la créatine sérum sur l'ATP et les niveaux de créatine ont étés étudiés par le docteur Kreider et ses collaborateurs. Les résultats ont montré que la créatine monohydrate accroît les taux de créatine dans les muscles alors que la version en sérum n'a pas d'effets sur ces taux et sur les niveaux d'ATP.

Ces découvertes montrent qu'il vaut mieux rester sur la créatine classique en poudre, même si la version liquide peut séduire par ses supposés avantages et sa facilité d'utilisation. Les recherches sur la créatine sérum doivent se poursuivre pour qu'un jour, une version stable et efficace soit enfin disponible.

La créatine sérum inefficace !

La créatine sérum est la version sous forme liquide de la créatine en poudre. On peut en trouver facilement sur le web, la plus connue étant la ATP Advantage Creatine Sérum de la marque MMUSA®. Elle est présentée comme la seule créatine liquide stable sur le marché sensée se métabolisée plus facilement et plus vite. Pourtant, il y a quelques années, la créatine sérum ne montrait pas d'effets sur l'ATP ou les stocks de créatine dans les muscles !

Cela avait été révélé lors d'un séminaire scientifique en 2003. Les chercheurs avaient rapporté que la créatine sérum fabriquée par MMUSA (Muscle Marketing USA) ne montrait pas d'effets sur près de 40 sujets testés. L'étude avait été financée par Degussa, un des plus gros laboratoire fabricant de la créatine notamment la creapure.

Dans ses publicités, MMUSA avançait que leur sérum de créatine était absorbé plus efficacement par les muscles que la créatine monohydrate en poudre, la version classique utilisée depuis des années pour améliorer les performances athlétiques. Cependant, les études faites sur la créatine sérum n'avait pas montré d'effets sur les taux de créatine sanguin.

Ces découvertes avait révélé que même en prenant huit fois la dose recommandée de créatine sérum, il n'y avait toujours pas d'effets sur l'ATP musculaire ou les taux de créatine.

L'étude en question impliquait 40 hommes qui n'avait jamais utilisé de créatine et qui devaient prendre pendant 5 jours, soit 5ml de créatine sérum ou 5ml d'un placébo. Pour effectuer la comparaison entre les créatines, une dose journalière de 4 fois 5g de créatine monohydrate classique fabriquée par la firme allemande Degussa avait été administrée à un groupe de contrôle. Dans un autre test, la dose journalière de 5ml de créatine sérum avait même été multipliée par huit.

Les résultats avaient montré que la supplémentation en créatine monohydrate était plus efficace, avec une augmentation de la quantité de créatine stockée dans le muscle de 28% alors qu'aucune différence n'apparaissait parmi les groupes prenant la créatine sérum ou le placébo, aussi bien pour l'ATP que les taux de créatine.

« Ces découvertes montrent que la créatine en sérum n'a pas d'effets sur l'ATP ou les stocks de créatine même en prenant 8 fois les doses recommandées sur une période de 5 jours », concluaient les chercheurs.

« La meilleure façon de connaître l'efficacité d'une créatine est d'évaluer l'effet du supplément sur l'augmentation des stocks de créatine. Avec la créatine monohydrate, on constate une augmentation de la créatine dans les muscles. Cette étude montre que des faibles comme des fortes doses de créatine sérum n'ont pas d'effets sur la créatine musculaire ou sur les niveaux d'ATP, » ajoutait le Dr Richard Kreider.

En 2002, la division US de Degussa BioActives avait porté plainte contre Muscle Marketing USA pour les empêcher de faire de fausses affirmations à propos de leur créatine sérum qui d'après Degussa, ne contenait que de très faibles quantité de créatine mais surtout de la créatinine, un sous-produit issus de sa dégradation au contact de l'eau.

Cette étude de 2003 montre une créatine sérum inefficace. Elle n'est peut être plus d'actualité si le fabricant a entre temps modifié sa formule et corrigé le problème de stabilité. Même si c'est le cas, il sera difficile d'imposer ce type de formulation liquide qui jouit maintenant d'une mauvaise réputation auprès des utilisateurs de créatine.

La créatine Ethyl-Ester pas stable

La créatine Ethyl-Ester est une version de créatine améliorée. Le sel de monohydrate a été remplacé par une autre molécule qui est sensée favoriser l'assimilation de la créatine tout en la protégeant contre la dégradation en créatinine qui a lieu lors de son cheminement dans l'appareil digestif.

Une étude de 2007 de Tallon et Child, présentée à la conférence de la Société Internationale de Nutrition Sportive (ISSN) montre que la créatine ethyl ester n'est pas plus avantageuse et même moins stable que la créatine monohydrate dans des conditions similaires à celle de la digestion. Nous vous la présentons à la suite de cet article.

De nouvelles recherches montrent que la créatine ethyl-ester, une nouvelle version de créatine mais qui n'a jamais fais ses preuves, ne marche pas aussi bien que la créatine habituelle.

La créatine et un des suppléments les plus efficaces et utilisé par les athlètes, les adeptes de musculation ou de remise en forme dans le but d'améliorer les performances. Mais bien que de nombreuses compagnies sortent chaque année des versions différentes, sensée marcher mieux que la créatine originale, très peu de ces suppléments ont été étudiés lors d'essais cliniques rigoureux.

Cette recherche, mise en œuvre par une équipe de scientifiques britanniques et présentée lors du quatrième meeting de la Société Internationale de Nutrition Sportive (ISSN) à Las Vegas, est une des premières études à mettre au banc d'essai la créatine ethyl-ester.

Les chercheurs et docteurs Robert Child et Mark J Tallon ont comparés deux produits contenant de la créatine ethyl-ester avec de la créatine monohydrate. Bien que la publicité affirme le contraire, la créatine ethyl-ester s'est montrée moins stable que la créatine classique.

« On a découvert que l'estérification de la créatine réduit sa stabilité en milieu acide et accélère sa dégradation en créatinine » ajoute Tallon. « Cela réduit considérablement la disponibilité de la créatine sous cette forme estérifiée, la créatine ethyl-ester est inférieure à la créatine monohydrate. »

« Jusqu'au présent, aucune étude n'a montré que la créatine ethyl-ester marche mieux que la créatine habituelle » ajoute son partenaire d'étude le Docteur Robert Child. « En fait, notre travail montre qu'elle est moins stable. Repensez-y à deux fois avant de gaspiller votre argent dans ce type de produit.»

La créatine Ethyl-Ester se dégrade rapidement

La Créatine Ethyl Ester (appelée aussi CEE) est une forme de créatine sensée être plus efficace et mieux assimilée par les muscles. On a remplacé le sel de monohydrate par un ester dans le but de protéger la créatine de la dégradation en créatinine pendant le temps ou elle est présente dans l'appareil digestif. En théorie mieux absorbée que la créatine monohydrate, il est alors possible de diminuer la dose et d'éviter les éventuels troubles digestifs et effets laxatifs que l'on peut rencontrer avec la créatine habituelle, tout en bénéficiant des mêmes avantages.

L'étude de Tallon et Child, présentée en 2007 lors du quatrième meeting de la Société Internationale de Nutrition Sportive à Las Vegas montre néanmoins que la créatine éthyl ester se dégrade rapidement dans l'estomac. Nous vous la présentons à la suite de cet article.

La créatine ethyl ester (CEE) est une version synthétique de créatine actuellement très utilisée dans les suppléments nutritionnels. Il s'agit en fait de créatine liée à un groupement ethyl qui, sous cette configuration moléculaire, est sensée apporter de nombreux avantages par rapport à la créatine monohydrate. L'institut de recherche médicale (CA, USA) affirme que la créatine ethyl ester contenue dans leur produit (CE2) est plus soluble dans les lipides ce qui mène à une plus grande absorption. De la facon similaire, SAN (San Corporation, CA, USA) affirme que leur CEE (San CM2 Alpha) empêche la transformation de la créatine en créatinine dans l'acidité de l'estomac. Jusqu'à présent, aucune de ces affirmations n'a été évalué par une Université ou un laboratoire indépendant et il n'y a pas de données comparatives concernant la créatine ethyl ester et la créatine monohydrate.

Cette étude évalue la disponibilité de la créatine de 3 préparations commerciales de créatines lors de conditions identiques à celles de l'estomac. Deux produits contenant de la CEE (San CM2 Alpha et CE2) et une créatine monohydrate (Créapure) ont été utilisés lors de l'expérience. Les produits de Créatine ont été analysés par un laboratoire indépendant qui s'est basé sur les directives recommandées par USP (United States Pharmacopeia). Chaque produit de créatine a été mis en présence de 900ml d'HCL de pH 1 à la température de 37°C plus ou moins 1°C et des échantillons ont été pris au bout de 5, 30 et 120 minutes pour analyser par HPLC (UV), la créatine libre, la CEE et la créatinine provenant de la dégradation de la créatine.

Après 30 minutes dans ces conditions, seulement 73% de la créatine de départ était présente dans CE2 et 62% pour CM2. Au même moment, 99% de la créatine monohydrate était intacte. Cette baisse de créatine ethyl ester laissait place à de la créatinine et non de la créatine libre. Après 120 minutes, 72% de la créatine de départ était présente dans CE2, seulement 11% pour CM2 Alpha et toujours 99% pour la créatine monohydrate.

La créatine ethyl ester est sensée être plus soluble et plus stable que la créatine monohydrate. Dans la pratique, ajouter un groupement ethyl ester à la créatine diminue sa stabilité en milieu acide et accélère sa dégradation en créatinine. Cela réduit grandement la disponibilité de la créatine sous sa forme estérifiée, San CM2 et CE2 sont inférieurs à la créatine monohydrate comme source de créatine libre.

Effets de la prise de créatine et créatinine

L'étude suivante semble rejoindre celle sur la Kre-Alkalyn qui montre que la créatine monohydrate est plutôt stable durant les 6 premières heures qui suivent son ingestion.

Le but de cette étude était d'examiner les effets de l'ingestion d'une dose aiguë de créatine sur la créatine dans le sang et la concentration de créatinine. Seize personnes en bonne santé ont avalé une dose de 20g de créatine en une seule prise et des analyses sur les taux de créatine dans le sang et de créatinine ont ensuite été faites pendant 3h et ce jusqu'à un maximum de 6 heures.

A la suite de la prise de la créatine, la concentration dans le sang a fortement augmenté au bout de 2h et 1/2. On a aussi noté un pique modéré mais significatif de 13% pour la concentration moyenne en créatinine après 3h.

Une courbe dose-réponse obtenue en utilisant différentes doses de créatine (0, 2.5, 5, 10, 15, 20 g et 0, 10, 20, 30 g) a également montré que la concentration en créatine dans le sang comme l'importance du pique dépendaient linéairement de la quantité de créatine ingérée. En parallèle, une forte dose (5g) de créatinine a fait augmenter faiblement la créatine dans le sang mais celle de créatinine a augmenté de façon non négligeable.

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Ces résultats suggèrent que quand on ingère des doses aigu de créatine, la transformation de la créatine exogène en créatinine dans l'estomac et l'intestin peut être considérée comme négligeable et ce pour les 6 premières heures qui suivent l'ingestion. Cependant, des études complémentaires sont nécessaires pour étudier l'effet sur le long terme de la prise de créatine sur le métabolisme de la créatinine.

Effet de la Kre-Alkalyn sur des haltérophiles

Le but de cette étude était de comparer les effets de la Kre-Alkalyn et de la créatine monohydrate sur la force et la composition corporelle induite par l'entrainement chez des athlètes de force de niveau olympique.

L'étude réalisée

Lors d'un test randomisé en double aveugle, 24 hommes en bonne santé appartenant à l'équipe nationale d'haltérophilie de Bulgarie ont avalé soit 10 capsules de 750 mg de Kre-Alkalyn par jour ou 10 capsules de créatine monohydrate de 750 mg. La pureté des produits a été vérifiée par un laboratoire indépendant.

Le poids de corps a été contrôlé même si les athlètes participant étaient au régime strict pour préparer des compétitions olympiques. Les performances ont été évaluées sur les exercices d'arraché, d'épaulé-jeté et squat et exécuté sur des maxi (poids maximum sur une seule répétition).

Les meilleurs soulevés ont été retenus pour effectuer la comparaison. L'étude a duré 60 jours, du 1 Mars au 30 avril 2006.

Résultats

Le groupe créatine monohydrate a montré une augmentation moyenne de 8,39% sur les exercices contre 10,76% pour le groupe Kre-Alkalyn. En comparaison, l'augmentation moyenne sur l'ensemble des soulevés a été de 28,25% supérieur pour le groupe kre-Alkalyn. De plus, le groupe Kre-Alkalyn n'a pas constaté d'effets secondaires provenant de la prise de cette forme de créatine. Il n'y a pas eu de changements significatifs au niveau du poids du corps pour les deux groupes.

Conclusion

Dans les conditions de cette expérience, cette étude montre que les personnes sous Kre-Alkalyn ont augmenté en moyenne leur charge de 28,25% de plus que les personnes sous créatine monohydrate. Il faut savoir qu'il est très difficile pour des athlètes de ce niveau d'augmenter leurs performances en si peu de temps. Une augmentation de 28,25% est considérée comme significative.

Pas moins de créatinine avec Kre-Alkalyn

La Kre-alkalyn est une version de créatine améliorée. Avec son pH basique, elle est sensé être absorbée en totalité et ne jamais se transformer en créatinine avant d'atteindre les muscles. Dans ce contexte, la kre-alkalyn permettrait d'obtenir de meilleurs résultats tout en utilisant des doses plus faibles. En bonus, les effets secondaires qu'on peut éventuellement rencontrer avec la créatine monohydrate comme la rétention d'eau, les douleurs gastro-intestinales, diarrhée et crampes, sont sensés disparaître.

Une étude de Tallon et Child, présentée en 2007 lors du quatrième meeting de la Société Internationale de Nutrition Sportive à Las Vegas nous montre une Kre-Alkalyn moins stable que la créatine monohydrate habituelle. Nous vous la présentons à la suite de cet article.

Le fabricant de suppléments nutritionnels AAPNF (All American Pharmaceutical and Natural Foods Corporation) affirme que la créatine « tamponnée » Kre-alkalyn® est 100% stable dans le milieu acide de l'estomac et ne se transforme pas en créatinine. Par contraste, ils affirment que la créatine monohydrate est facilement détruite en créatinine (plus de 90%) en présence de l'acidité de l'estomac. Jusqu'à présent, aucune Université ou laboratoire indépendant n'a évalué la stabilité de la Kre-Alkalyn dans le milieu acide de l'estomac, vérifié sa possible conversion en créatinine, ou fait des comparaisons avec la stabilité de la créatine monohydrate. Cette étude examine si oui ou non la supplémentation en Kre-Alkalyn diminue le taux de conversion de la créatine en créatinine par rapport à la créatine monohydrate (Créapure®).

Les produits de Créatine ont été analysés par un laboratoire indépendant qui s'est basé sur les directives recommandées par USP (United States Pharmacopeia). Chaque produit de créatine a été mis en présence de 900ml d'acide chlorhydrique de pH 1à la température de 37°C et des échantillons ont été pris au bout de 5, 30 et 120 minutes pour analyser la créatine et la créatinine par HPLC (UV).

A la différence de ce qu'affirme AAPNF, le taux de conversion de la créatine monohydrate en créatinine n'a été que de 1% de la quantité initiale, ce qui montre que la créatine monohydrate est très stable dans des conditions semblables à celles de l'estomac.

L'étude a aussi montré que la conversion en créatinine est 35% plus importante pour la Kre-alkalyn par rapport à la créatine monohydrate. En conclusion, la conversion de la créatine monohydrate en créatinine n'est pas un facteur qui limite la quantité de créatine. La kre-alkalyn est moins stable que la créatine monohydrate dans les conditions acides de l'estomac.

A propos de l'Auteur

Stephen, coach sportif, diététicien, pratiquant de musculation depuis 28 années, et créateur du site.

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